1980 - Battle Beyond The Stars (Les Mercenaires de l'espace)

Le producteur Roger Corman est un grand spécialiste des séries B, un magnat de l'industrie cinématographique bon marché. Cet opportuniste émérite s’appuyait sur le talent de débutants souvent payés au lance pierre. Son flair et sa bonne étoile permettait à des graines de génies de se révéler au public via de petits budgets ; Coppola, Nicholson, Joe Dante, Scorsese, Ron Howard, Stallone, pour ne citez qu'eux, sont passés par l'école Corman.

Afin de décrocher son billet d'entrée dans le monde du 7éme art, Cameron mise sur l'exploitation d'un court métrage nommé "Xenogenesis" réalisé en amon pour un autre projet avorté. Dépassant largement les standards qualitatifs de l'époque, ce film sera le "laisser-passer" qu'utilisera son ami Randal Flakes pour les faire rentrer tous deux à la New World Pictures de Corman. Ce dernier, bluffé par ce jeune génie effronté aux multiples talents, confiera à Cameron les rennes des équipes techniques de deux de ces plus grosses productions de l'époque.

James Cameron Battle Beyond The Stars

James Cameron Battle Beyond The Stars

James fera donc ses premiers pas dans l'industrie du cinéma pour les besoins du film "Battle Beyond The Stars" (Les Mercenaires de l'espace), sorte de réponse petit budget (2 millions à l’époque) au "Star Wars" de Georges Lucas. Occupant les postes d'employé des effets spéciaux, mais aussi à force de talent et de culot, à se hisser comme directeur artistique, directeur de la photographie et même assistant réalisateur.

Cameron arrive avec ses connaissances et sa maitrise du "matte painting", du "Stop-Motion", de la "projection frontale", directement issues de ses lectures assidues des manuels techniques mais également par emprunts assumés sur les autres films tels que "2001 Space Odyssey".

Le projet Xenogenesis n'a finalement pas abouti sur grand chose. Mais grâce à lui j'avais mis les pieds dans l'univers Hollywoodien, si vous considérez l'environnement artistique de Roger Corman comme étant Hollywood bien sur. Car ce n'est vraiment pas le cas. Mais c'était l'endroit idéal pour moi à ce moment là. Je pense que nul part je n'aurai autant avancé sinon dans ce genre d'environnement. Je ne sais même pas si ça existe encore ce type de productions, pas dans ce pays en tout cas. Je sais que Roger continu de travailler comme ça cependant...

En 1980 donc, Roger s'apprêtai à produire le film le plus cher qu'il ai jamais fait, "Battle Beyond The Stars". J'ai été aspiré dans ce vortex. Une situation totalement incontrôlable. C'était un film où personne ne savais ce qu'il se passai. Personne dans l'équipe de Corman n'avais une idée de comment gérer un aussi gros projet. Ils ne connaissaient rien aux effets spéciaux et les gars de l'équipe technique qui comprenaient les principe des trucages visuels n'avaient aucune idée de ce qu'était la production cinématographique. Personne ne communiquait avec personne, c'était le chaos le plus complet.

Je m'en sortait plutôt bien dans cet environnement chaotique. Ca m'a permis de tirer la situation à mon avantage pour apprendre ce que j'avais à apprendre, faire ce que j'aimai faire et avais envi de faire et me permettre d'avancer jusqu'à la prochaine étape.

Si on m'avait vraiment crédité pour tout ce que j'ai fait sur ce film, en réalité je devrait apparaître au moins 5 ou 6 fois au générique. J'ai fait les matte paintings, j'étais caméraman des effets spéciaux, j'étais aux commandes de ma propre équipe d'effets de contrôle de mouvement, j'ai designé et construit les 3/4 des décors du film en tant que directeur artistique. J'était modeleur, dessinateur et j'ai crée tout le système de projection frontale. J'ai dirigé ce poste pendant les premiers jours de production pour ensuite les refiler à d'autres afin de me promouvoir au rang de directeur artistique. je passait d'un boulot à un autre...


James Cameron

Les productions Corman nous permettent de contempler le travail d’un James Cameron muselé dans un studio chaotique, au sein d’équipes au professionnalisme douteux, dans des productions fauchées, où l’écart entre remake et hommage est dangereusement étroit.

Le film s'en sort plutôt très bien compte tenu du faible budget alloué...chaque jour deviens un défis pour continuer la production, ce qui est très certainement la meilleure école possible permettant de survivre face aux situations de crises qu'il connaitra par la suite sur ses long métrages.

James Cameron Battle Beyond The Stars

Les productions Corman sont aussi les vestiges d'une industrie aux méthodes qui n'existent plus aujourd'hui, toutes les techniques employées ayant cédées leur place au profit des effets numérique, Battle Beyond The Stars fait parti des témoins de cette époque révolue mais indissociable de l'histoire du 7éme art.

Battle Beyond The Star se présente donc comme un ersatz de "La Guerre Des Etoiles" et qui s’oriente comme un remake des "Sept samouraïs" de Kurosawa. Il se défini principalement comme un produit d'exploitation totalement culoté qui reprend à l'identique, sans complexe, tous les clichés propre au Space Opéra.

New York 1999 (John Carpenter)

Merci à Battle Beyond The Stars, par inadvertance et malgré lui, Roger avait construit une vraie usine à effet spéciaux. Ils avaient des caméras de control de mouvement, tout ce bordel qui trainait partout, ces plateaux de tournages...et puis le film se terminai. Tout le monde avait la tête dans le guidon. Une semaine ou deux avant que le film soit bouclé j'ai soudainement réalisé que nous allions tous être sans boulot dans peu de temps...et il y a eu une opportunité...à une soirée j'ai rencontré Joe Alves, le producteur artistique de Spielberg pour le film "Jaws" (les dents de la mer). Joe travaillait pour John Carpenter, ils cherchaient une structure pour des effets spéciaux. Je lui ai dit viens sur nos plateaux. Je pensait que nous pourrions tous tirer parti de cette opportunité, On avais faim, on avait rien d'autre à faire, l'endroit allait être vide d'ici une semaine, j'ai donc loué les studios de Roger, et Roger n'en a jamais rien su.

Joe à amené Carpenter et la productrice Debra Hill. Ils avaient besoin de 25 plans pour le film "Escape From New York" (New York 1997). On est donc tous tombé d'accord. Soudainement Roger avait une entreprise viable de production de films pour le compte de clients prêt à payer pour ça.

Le timing était parfait : nous finissions tout juste les plan de "Escape From New York" et Roger était juste prêt pour la pré-production de son prochain film de Science Fiction, Galaxy Of Terror.


James Cameron

James Cameron Escape From New York Making Of

James Cameron Escape From New York Making Of

James Cameron Escape From New York Making Of

James Cameron Escape From New York Making Of

James Cameron France