The Terminator (2D)
L'attente d'une version décente du premier film de James aura été longue et pénible, l'arrivée de cette version Bluray et son master entièrement restauré nous fait oublier toute les horribles précédentes versions et donne un coup de fouet fantastique à ce film culte.
Avant de nous lancer dans une diatribe enflammée du clavier dont nous avons le secret, parlons un peu de ce Terminator chéri, cette œuvre devenue culte, adorée des geeks et autres espèces en voie de développement viral. Dans la série "on est un peu fauché mais on va faire un film fort ambitieux", Terminator se pose là.
Entre les maquettes à 2 roros et les acteurs filmés devant un écran de rétro-projection (ou de projection selon les plans), ce film avait tout pour faire pâle figure face à un Blade Runner par exemple. Mais c'était sans compter sur les idées scénaristiques de Gale Anne Hurd et Sir Cameron, qui ont su insuffler à l'œuvre une force incroyable, d'où émergent des scènes devenues cultes.
Techniquement, nous sommes conscients de l'aspect latex de certains trucages/masques faciaux, des tirs de laser dessinés au Stabilo sur la pelloche, et tutti. C'est avec tous ces paramètres en tête, et avec l'expérience désastreuse des anciennes éditions DVD et Blu-ray de T1 que nous nous sommes attelés à ce Blu-ray "réalisé en 2012".
Afin d'être "sûrs" de nos analyses, ce film a été testé en 3 passes, et nous rappelons que nous n'avons pas testé les éditions US et UK récentes.
Image :
Nous en avons lu et vu des horreurs concernant le transfert en vidéo HD (ou pas) de Terminator, mais ce Blu-ray a toutes les chances de couper court et net à toutes les critiques formulées à juste titre par les fans, et la presse !
Nous ne savons pas comment les techniciens de la restauration s'y sont pris, mais le résultat est là et bien là : ce Blu-ray 2012 de Terminator est incroyablement réussi. En étant perfides, nous rajouterions même un "contre toute attente" dans la phrase précédente. Si on nous avait donné à parier sur le résultat probable de cette réédition, nous aurions penché vers une restauration moyenne, fruit d'un rafistolage ou d'un sauvetage peu heureux de ce qui reste de viable du film en lui-même. Mais quand, lors de nos tests, nous en sommes arrivés à nous pincer les poignées d'amour en nous disant à voix haute "non, mais c'est pas vrai, ils ont re-tourné des scènes du film ou quoi-qu'est-ce que c'est que cette affaire ?", vous comprendrez qu'il y a de quoi en perdre son latin.
Nous, comme des crétins, pensions depuis des lustres que l'image terne, ultra-granuleuse et mal étalonnée des couleurs de Terminator était propre au film, et qu'on ne pouvait rien y faire. Mais pan !, ce Blu-ray vient nous prouver de la plus belle des façons qu'en réalité, c'étaient la pellicule utilisée et son transfert qui craignaient des pixels, et non la plupart des images tournées par James Cameron.
Un mythe vient de s'effondrer, celui qui voulait que l'image de Terminator soit initialement super mauvaise (grain, contraste, détails, etc.). Mais regardons-y de plus près ensemble :
Lançons-nous dans la scène d'ouverture by night avec les éclairs et les p'tits gars en tenue légère. Force est de reconnaître qu'on y voit enfin quelque chose car le noir est à ce point débouché que l'on aperçoit même les détails anatomiques de la pleine nudité frontale de Schwarzy lorsqu'il est filmé au loin avant d'aller cogner les trois loubards (oui, le costume trois pièces apparaît). Justement, c'est à partir de cette scène des trois gars qui se font dérouiller par le Terminator que l'on commence à se prendre des baffes en pleine tête : bleu des cheveux de Bill Paxton en punk (jamais vu comme ça !), détails des pores de la peau sur les visages, profondeur de champ, rendu des tons chair (couleur de la peau), etc. À cet instant, nous avons commencé à croire que c'était trop nickel pour être vrai, et que lemaster allait s'écrouler dans quelques minutes tel le soufflet chaud que l'on perce d'un coup de couteau vengeur. Mais non, cet insolent master HD à baffer continuera à impressionner au fil des minutes !
Triple hourra pour la balafre du menton de Michael Biehn, si ratée côté maquillage que l'on dirait une chenille en latex qu'on lui a flanquée sur la tronche. Triple hourra pour la retranscription des maquettes lors des scènes du futur, enrobées de fumigènes et de tirs laser qui passent mieux qu'espéré. Incroyable rendu des costumes pied de poule et des chemises à rayures des policiers du commissariat (on dirait des scènes de feuilleton policier US tournées en HD !), et inespérée rendu de la granularité qui, sans subir une réduction numérique, n'est pas aussi grossière qu'elle apparaissait sur les DVD, anciens Blu-ray Discs et passages en télé.
Nos surprises sidérantes sont légion : tenue du rouge lors des scènes de "visée" du Terminator via ses caméras (ça ne bave pas, c'est sublime), tenue du noir dans la chambre où il se planque (vers 51 min 50 s, on n'avait jamais vu ça !!), visage de Michael Biehn en gros plan dans le motel vers 1 h 07 min, la fausse tête en latex de bazar qui brille vers 1 h 14 min et les délicieuses scènes finales de miss Hamilton à la station essence mexicaine, qui vous achèveront les rétines (détails du duvet de la peau, ridules apparentes, maquillage visible, cheveux qui ne se mélangent pas, superbe colorimétrie et définition au sommet !).
Soyons clair sur un point : jamais, ô grand jamais, nous ne pensions qu'il était possible d'obtenir un tel résultat. Cela nous fait carrément enrager pour tous les fans qui, en vérité, possèdent déjà le DVD et les anciennes versions Blu-ray de cette œuvre, et qui devront passer à nouveau à la caisse pour s'offrir ce que nous n'hésitons pas une seconde à appeler "un miracle inespéré de la restauration pour Blu-ray". Pour être encore plus précis, la qualité visuelle ainsi obtenue annihile carrément l'aspect un peu vieillot de certaines scènes, qui paraissaient ternes, trop série B.
Les Numériques clame haut et fort que cette restauration 2012 de Terminator pour notre territoire (Blu-ray "Fox Pathé Europa" avec VF en DTS-HD) va bien plus loin qu'une simple réédition, car elle apporte à ce film culte un bain de jouvence qui le "débarrasse" souvent de son aspect "série B" à l'image techniquement moyenne. Dans le cas présent, on découvre des couleurs inédites, un piqué souvent fabuleux et des détails que l'on ne pensait jamais voir (genre les pores sur la peau, une profondeur inédite, la barbe de Michael Biehn, etc.). Bref, si les maquettes et les trucages en latex d'époque restent faillibles techniquement (on n'y peut rien), toutes les scènes non-truquées à la sauce 1985 sont diffusées avec une vérité à s'en taper la tête contre les murs jusqu'à s'en assommer de bonheur de cinéphile HD ! Redécouverte totale... inespérée.
L'explication finale viendra de notre interview du chef de produit de la Fox (Vidéo) : "Les équipes américaines de la MGM et la FOX ont bossé conjointement sur ce master car James Cameron leur a demandé la perfection avant de l'approuver. C'est la raison pour laquelle ce Blu-ray a déjà été reporté de nombreuses fois, jusqu'au feu vert de James Cameron". Pas mieux !
Son :
VF en DTS-HD Master Audio 5.1, VO en DTS-HD Hi-Res Audio 5.1, aucun sous-titres imposés. (Test en 5.1 canaux).
VO : On a affaire à un véritable feu d'artifice sur ce Blu-ray, et il résonne même en audio HD 5.1 ! Ce que nous avons entendu sur cette VO est digne d'éloge, surtout quand on sait le peu de budget dont Mr Cameron disposait pour mixer son œuvre. Ce qui ressort des écoutes est qu'évidemment cette piste audio VO a été restaurée sur la base de sons existants sur les bandes d'origine. En clair, les sons d'époque se mêlent à d'autres recréés récemment de toutes pièces, tout à fait plausibles, qui appuient le spectacle, tant dans le rendu du grave que dans les multiples effets 5 canaux, stéréo avant et arrière, et passages de sons entre avant et arrière. Ça virevolte comme à la fête foraine!
Les séquences les plus impressionnantes à l'oreille sont celles des combats du futur avec leurs coups de feu qui bastonnent, leurs tirs de mitraillettes, et l'incroyable bruit sourd et lourd des chars qui écrasent tout sur leur passage. Le mix connaît des hauts et des bas d'origine, et son aspect le plus "décevant" reste la prise de son d'époque assez plate de la course de voitures. La musique, élément important, passe plutôt bien compte tenu de ce que nous en savons, et la dynamique se révèle fulgurante, fruit de l'alternance entre les sons d'origine et ceux accentués lors de la restauration (scènes de baston). À elle-seule, l'attaque du commissariat est une perle que l'on redécouvre en DTS-HD 5.1 avec une joie infinie!
Un seul regret : que la VO d'origine non restaurée ne soit pas incluse sur ce Blu-ray.
VF : la même chose qu'en VO avec une pêche un peu plus timorée, mais vous n'avez jamais entendu cette VF avec une telle présence ni de tels effets (merci au stockage en DTS-HD Master Audio 5.1 sur ce coup). Vous ne regretterez pas l'écoute de cette piste audio restaurée qui sonne à la fois d'époque et moderne selon les scènes.
Regret numéro 2 : la VF d'origine en mono aura pu être incluse sur cette édition. Elle manque.
Conclusion :
Nous pensions, comme des impotents des neurones, que l'image originelle de Terminator était d'une piètre qualité sur de nombreux plans (grain, couleurs délavées, définition aléatoire), et là, hop, les bras nous tombent : la restauration 2012 relève du miracle pur et simple ! Définition, couleurs, seconds plans, noir...tout est revigoré ! En prime, VO et VF en DTS-HD 5.1 à en casser les vitres lors des scènes de baston du futur. In-cro-ya-ble, nous n'en revenons pas, et comprenons pourquoi James Cameron a approuvé ce master !
critique du site lesnumeriques.com